Cet article présente les résultats obtenus suite à l’exploitation des données de facturation énergie de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) à travers Sinamet. Ces données concernant près de 150 000 factures entre 2009 et 2017 renseignent les quantités consommées en euros et en kWh de différents type d’énergie (électricité, gaz, chauffage urbain, fioul) par les 1055 bâtiments du patrimoine de la collectivité.
Vue globale des consommations
Différentes techniques sont disponibles pour représenter globalement les données : profil de consommations, répartitions pour 2014 selon différentes unités, évolution de coût, etc.
Profil de consommation d’énergie du patrimoine de l’EMS Répartition des consommations en 2014 selon différentes unités. Évolution du coût moyen de l’énergie (note : les données de gaz après septembre 2015 n’étaient pas disponibles)
Ces représentations donnent une idée générale de la consommation d’énergie, également en termes de coût et d’impact climatique. Il y a notamment de fortes variations saisonnières qui traduisent un enjeu important : 60 % de la consommation d’énergie est saisonnière et donc essentiellement imputable au chauffage des bâtiment. Ce montre l’importance à travailler sur l’isolation des bâtiments. On remarque également un coût croissant de l’énergie, mais finalement assez stable pour les autres énergies.
Études plus spécifiques
De manière plus opérationnelle, nous identifions des bâtiments spécifiques. La représentation des consommations cumulées croissantes du patrimoine (voir figure suivante) est très utile : elle montre qu’une minorité de bâtiments représente l’essentiel des consommations : 20 bâtiments (sur 1055) consomment 35% de l’énergie, 45 bâtiments en consomment 50%. Il s’agit évidemment des gros équipements : piscines, centre administratif, musées, etc. (voir carte figure suivante).
Répartitions cumulées croissantes des consommations parmi les 1055 bâtiments Consommation d’énergie finale du patrimoine en 2014. Les 17 bâtiments nommés sont ceux ayant une consommation d’énergie supérieure à 1500 MWh EF sur l’année.
La consommation de chaque bâtiment peut être également analysée, par exemple à travers leur sensibilité thermique ou le coût de l’énergie.
La sensibilité thermique
La sensibilité thermique d’un bâtiment désigne l’impact de la température extérieure sur la consommation d’énergie, en raison des besoins de chauffage (cela peut être étudié aussi pour la climatisation, mais nous ne le verrons pas ici). Cette sensibilité caractérise assez bien la qualité de l’isolation thermique, mais dépend évidemment des usages du bâtiment. Afin de la quantifier, on représente la consommation d’énergie en fonction des besoins en chauffage qui sont quantifiés en degrés-jours unifiés (référence chauffage 18°). Les figures suivantes représentent ainsi la sensibilité thermique du bâtiment le plus important du patrimoine (le centre administratif), et une comparaison entre des bâtiments selon quelques typologies, rapportée à leur surface (SHON). Ce second graphique invite notamment à s’interroger sur les causes de la dispersion des valeurs.
Consommation d’énergie finale mensuelle (2009-2017) en fonction des besoins en chauffage. Comparaisons des consommations de différentes typologies de bâtiments (en kWh / an / m²)
Prix de l’électricité
Nous nous focalisons sur le prix de l’électricité. En représentant les variations mensuelles sur le graphique suivant, on constate que celui-ci connaît une régularité saisonnière. Nous pouvons aussi chercher à repérer des bâtiments qui connaissent des dérives importantes dans le prix de l’énergie, par exemple ici les vestiaires du stade municipal. Ces bâtiments doivent ainsi faire l’objet d’une attention particulière afin de réaliser des économies.
Conclusion
Cette étude des factures d’énergie du patrimoine d’une collectivité montre les intérêts des analyses de flux d’énergie. Nous pouvons identifier les bâtiments les plus significatifs en termes de consommation, des marges de manœuvre dans l’isolation de certains d’entre eux, ou dans le prix de l’énergie. Il est également d’évaluer des impacts environnementaux comme la consommation de ressources fossiles ou les émissions de gaz à effet de serre. Ces différents exemples montre l’intérêt des analyses de flux pour construire une vision partagée de la consommation d’énergie.
Cette étude menée sur l’Eurométropole de Strasbourg peut être facilement reproduite dans d’autres collectivités. D’autres études sont ainsi en discussion et pourront venir apporter des éléments de comparaison.
N’hésitez pas à commenter s’il y a certains aspects qui vous intéressent en particulier ! L’article ici ne reprend que les principaux résultats, mais d’autres aspects ont été examinés lors de l’étude.
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