Déplacements domicile-travail à Angoulême

Un court article pour présenter les premiers résultats de notre exploitation des données de l’INSEE sur la mobilité domicile travail.

Voilà le contexte : l’INSEE met à disposition une évaluation des déplacements domicile-travail (ici). Il s’agit d’un gros fichier CSV de presque 8 millions de lignes décrivant des flux de travailleurs entre différentes villes françaises en 2017 (et aussi le lieu d’emploi des travailleurs transfrontaliers).

Ces données sont utiles pour décrire la mobilité professionnelle dans un territoire. Pour cas d’étude, nous prenons Angoulême et son agglomération. Voici quelques chiffres sur la domiciliation des travailleurs de Grand Angoulême.

J’ai souhaité inscrire les données de déplacement dans le réseau routier de l’agglomération et avoir une visualisation spatiale des flux. Avec les données d’OpenStreetMap, on construit le graphe entre les villes, on projette les déplacements. Et voilà :

L’agglo est toutefois assez étendue, un zoom et un fond uni nous permettent d’y voir plus clair. On en profite aussi pour visualiser l’influence de la ville centrale, c’est-à-dire ici les travailleurs non domiciliés à Angoulême mais qui vont y travailler.

Parmi tout ces flux, certains seraient faisables en vélo. En posant arbitrairement 8 km comme distance maximale en vélo (électrique ou non), on peut construire la cartes des flux correspondants.

Ainsi, sur 30700 personnes travaillent dans une autre ville de l’agglo, plus de la moitié font moins de 8 km, pour un tiers du kilométrage parcourus – 87000 km. A cela s’ajoutent 17200 individus qui habitent et travaillent dans la même ville. (Calcul de coin de table : 87000 km parcourus par déplacement (2x/jour, 200 jours/an), c’est environ 5000 tonnes de CO2 et 3 millions d’euros de carburant par an économisés s’ils sont fait à vélo plutôt qu’en voiture).

L’analyse du réseau permet notamment de mettre en avant les pénétrantes principales, dont il faut renforcer la cyclabilité et attirer les cyclistes sur ces axes, mais ceci est au autre sujet que déjà abordé précédemment.

Évidemment, il y a des limites à l’analyse en raison de multiples facteurs : qualité et précision des données sources, méthodes de simplification du graphe perfectibles, non-prise en compte des transports en communs … On peut aller encore plus loin, mais ce sera pour de prochaines fois. Les premiers résultats sont déjà intéressant en soi en donnant une vue spatialisée des déplacements dans un territoire, approche qui peut être facilement reproduite ailleurs. Des travaux sur d’autres territoires (dans le Haut-Rhin) sont notamment en cours.

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